Amérique du Nord

Ontario, Massachusetts, Nouveau Brunswick, Québec... le nord-est de l'Amérique (en partie) à vélo

Mercredi 29 mai 2019

Toronto

J'ai pourtant bien emballé le vélo dans son carton à l'aéroport de Bordeaux, mais comme il y avait une escale à Amsterdam, j'ai quelques inquiétudes. 

D'abord parce que je mets un temps fou à le retrouver, posé dans un recoin au fond de l'aéroport. Ensuite parce que le carton est déchiré et que je crains d'avoir perdu une partie des pièces qu'il faut détacher (les pédales par exemple...)

Plus de peur que de mal, je m'en tire avec le débrayage de la fourche avant cassé, mais utilisable quand-même. Le transport des vélos dans l'avion, c'est toujours aussi nul !

Objectif : un grand tour dans le nord-est, alternant vélo et transports en commun, entre Canada et USA. Les chutes du Niagara, Boston et Nantucket, l'île des milliardaires, la Nouvelle Angleterre, terre des premiers colons, le Nouveau Brunswick, le Québec, l'estuaire du Saint Laurent...

Dimanche 2 juin 2019

Hamilton - Welland

Départ de chez le fiston, cap vers l'est. Je connais un peu la route, je suis déjà venu faire du vélo dans le coin. Elle est plutôt banale mais comme c'est tout plat et facile, ça constitue une bonne mise en jambe. 

La longue section urbanisée pour traverser Hamilton laisse un peu de place au vélo. Au Canada, ce mode de transport est plus utilisé qu'aux USA.

J'utilise des petites routes peu fréquentées, ça va. La partie campagne est assez banale, plate et couverte de cultures. Le plus sympa, c'est les champs de vigne et les jolies fermes. Ici, être agriculteur, c'est avoir un bon niveau de vie garanti.
Le pont de Welland

Hébergement Warmshowers dès ma première nuit. Grand luxe à l'américaine. Le sous-sol pour moi seul, avec salle de bain et tout et tout... Mon hébergeur est un joyeux retraité canadien qui passe son temps entre pêche sur son bateau et chasse hivernale dans le grand nord. La maison en est toute décorée de trophées. En fait, c'est plutôt madame qui héberge. Ils ne font pas de cyclo rando, mais comme leur fille a bénéficié des accueils Warmshowers, ils rendent la pareille aux cyclistes de passage.

Ce soir, c'est la finale (enfin une des sept manches de la finale, money is money) de basket ball entre Toronto et... j'ai oublié.  On arrive à voir un peu de sport entre les pubs. Je ne tiendrai pas jusqu'au bout.

 

Lundi 3 juin 2019

Welland - Buffalo

Belle journée pour le vélo. Je rejoins le chutes du Niagara et longe ensuite la rivière plein sud. Itinéraire en piste cyclable très agréable, bordée de luxueuses demeures.
Navette gratuite pour traverser le Welland canal
Ca, tout le monde connaît
Le pont de Buffalo était fermé
Normalement, le passage de la frontière entre Fort Erié et Buffalo se fait par un pont routier avec une piste cyclable. Je me dirige donc vers l'entrée du pont par la piste cyclable. Fermé ! Closed ! Barré !
Les nouvelles directives protectionnistes de Trump sans doute... Il y a un message en anglais indiquant qu'il faut appeler un numéro de téléphone. J'ai trop peur de rien piger si j'appelle. Moi l'anglais, il faut qu'on me le parle doucement, avec des mots simples et de préférence sans accent.
Alors tant pis, j'y vais au culot. Je fais comme si j'avais rien vu. Je me faufile comme je peux jusqu'aux portiques de passage des camions. Là, il y a des caméras de surveillance. Je me poste sous l'une d'elles, bien en évidence, en faisant même des petits coucous.
Ca loupe pas...
En moins de deux minutes, une douanière rapplique en m'expliquant que je ne peux passer (ça je m'en doutais). Mais elle me dit d'attendre. Au bout de cinq minutes, pas plus, un pick-up arrive, conduit par une charmante jeune canadienne. Et hop! On embarque le vélo et le passager. La communication avec ma belle conductrice est difficile, je suis à l'arrière, à moitié caché par une grille protectrice. On traverse le pont qui en fait était en travaux. Rien à voir avec mister Trump.

USA : on n'entre pas comme ça !
La frontière Canada - USA, vu d'ici, en Europe, on pense que c'est comme chez nous entre la France nos voisins. Que non!
Tout le monde est contrôlé, c'est simplement plus rapide pour les citoyens des deux pays. Pour les autres, le contrôle est sévère, même si on passe à vélo. Je dois donc donner mon passeport au poste de douane, puis patienter 30 minutes pour qu'il passe par un guichet et me revienne dûment tamponné. J'aime pas trop qu'on me prenne mon passeport. Mais ça y est, me voilà à Buffalo.

Vous avez dit lugubre ?
Avant de retrouver mon hébergeur, j'ai le temps d'aller en ville à la gare routière prendre mon billet pour Boston. 
Le centre ville de Buffalo est une zone de grands immeubles à l'américaine, fréquentée par des hommes et femmes d'affaires pressés, dédiée entièrement à la sacro sainte bagnole, avec parfois quelques traces de couleur qui font office de piste cyclable. On n'est pas nombreux les vélos !


Le bus pour Boston, si c'est pour le passager, pas de problème. Mais pour le vélo, il faut absolument un carton d'emballage. Et des cartons d'emballage, ben ici, yen a pas ! Le vélo, on connaît vraiment pas...
- Si vous voulez, vous pouvez aller en récupérer un et le déposer ici jusqu'à demain, vous serez plus tranquille.

Marshall vit dans un quartier modeste de la ville. Il est paysagiste. Pratique car avec son aide précieuse et son pick-up, on file chez son vélociste préféré récupérer un carton. Pas le temps pour lui de le ramener à la station de bus, il est de sortie et je ne le verrai pas ce soir. De toutes façons, je n'avais pas l'intention de le lui demander.

Retour à la station de bus avec mon carton sur le porte-bagages. Marshall m'avait prévenu :
- Tu sais, à partir de 5 heures, le centre ville est désert.
Je n'y croyais qu'à moitié, et pourtant... Ne restent plus dans les rues que quelques clochards et autres zombies errants. Pas rassurant pour le promeneur. En plus, avec le vent glacial qui s'engoufre dans les rues, ça en rajoute une couche. Finalement, avec mon carton plié sur le vélo, je me fonds très bien dans le paysage. J'en ai même oublié de faire des photos!...

Avant de sortir, Marshall m'a confié qu'il aimait sa ville. Tant mieux pour lui, il en faut.

Mercredi 4 juin 2019

Buffalo - Boston

En bus, sinon il m'aurait fallu une dizaine jours. Le premier bus jusqu'à Syracuse est plutôt confortable, propre et fonctionnel. 

Le second, jusqu'à Boston, est bien délabré et confirme que le bus est le moyen de transport de ceux qui n'ont pas de voiture : les pauvres, et quelques étudiants. Au moins, je voyage populaire. Avec la compagnie Greyhound, c'est un peu la loterie.

Theja est étudiant d'origine indienne, adepte du vélo au long cours (traversée est-ouest du Canada, rien que d'y penser, j'ai le moral à zéro). Il vit en coloc dans une petite maison de la banlieue de Boston. Le groupe est très sympa et convivial, en plus, il y a des alpinistes parmi eux. Je suis logé dans le "placard", comme ils disent. En fait un tout petit espace avec un tout petit lit.

Boston fait beaucoup d'efforts en faveur du vélo. Elle est à la pointe des villes américaines. Et ça marche plutôt bien. D'ailleurs mes hébergeurs ne circulent que comme ça.


Mercredi 5 juin 2019

Boston - Provincetown - Eastham

Je quitte mes sympathiques colocataires direction la presqu'île de Cape Cod, connue pour ses richissimes habitants, et la famille Kennedy, entre autres. 

Cape Cod est à Boston ce que le Cap Ferret est à nous, les bordelais. Ce sera une demi-journée de repos supplémentaire, puisque la traversée s'effectue en bateau. Je vais emprunter un itinéraire cycliste, une boucle qui part en ferry de Boston, traverse la presqu'île et retourne à Boston par Plymouth (ici sur Open Cycle map, en rouge et en violet).
Boucle de Cape Cod

Provincetown
La presqu'île a été aménagée pour les vélos, en grande partie sur une ancienne voie ferrée ou des petites routes. C'est agréable de circuler ici. J'ose pas trop imaginer ce que donne la haute saison touristique.

La Nouvelle Angleterre, so british

Mon contact Warmshowers ne m'a pas répondu. Je me rabats sur un motel en bord de route. On est encore hors saison, et le prix est très abordable pour le lieu (80$ la nuit avec petit déjeuner, quand même). En haute saison, c'est plus du double ! A peine ai-je payé que je reçois un message de Harrison.
- Dominique, I'm back home, I can host you.
Trop tard, je suis déjà installé.

 

Jeudi 6 juin 2019

Eastham - Nantucket

Plus riche encore que Cape Cod, l'île de Nantucket. Impossible de s'y aventurer en haute saison. Ici, la moindre auberge de jeunesse, c'est dans les 50$. Mais l'île est vantée comme superbe.  

Pas tellement pour ses paysages, mais surtout pour ses maisons, couvertes de bardeaux de cèdre. Blancs quand ils sont neufs, ils deviennent gris en vieillissant. On mesure ainsi l'âge du révêtement qu'il faut changer en moyenne tous les trente ans. Et ça doit coûter un bras quand on voit la main d'oeuvre qu'il faut employer et le temps que ça met. Hébergement à l'auberge de jeunesse. 

Même la traversée en bateau coûte cher
Nantucket city
L'AJ au sud de l'île. Repère de surfeurs

Vendredi 7 juin 2019

Nantucket - Hyannis

L'île est petite j'ai le temps d'en faire le tour avant de reprendre le bateau. Temps un peu maussade et frais, mais il ne pleut pas.

Spécialité locale. Ajouter du sucre.


Hyannis, retour sur le continent. Le port est agréable. Logé à l'auberge de jeunesse, c'est toujours moins cher que l'hôtel ou Airbnb. Les Warmshowers ne sont pas nombreux dans le secteur. On n'évolue pas dans la même catégorie que le reste de la population.

Samedi 8 juin 2019

Hyannis - Plymouth

Belle journée pour le retour à Boston. Après la piste cyclable, l'itinéraire passe par des petites routes forestières agréables et faiblement bosselées. 

Mais ici, petite route, ça ne signifie pas absence de bagnoles. On est aux USA. Ca reste largement supportable, du genre une voiture à la minute.
Sandwich
Autorisé aux vélos, mais tout juste

Plymouth, station balnéaire et première ville fondée par les premiers colons du Mayflower. Un lieu de pélerinage pour les nord américains. La réplique du bateau n'est pas à quai, partie je ne sais où.

Premier repose fesses des premiers colons

Une des plus anciennes maison d'Amérique
Qui a la plus grosse et la plus rutilants ?
Une petite place pour les autochtones
Ici le vélo ne fait pas recette

Hébergement Airbnb. Normalement j'ai une simple chambre, mais Amy étant de sortie, j'ai toute la maison pour moi.


Dimanche 9 juin 2019

Plymouth - Boston

Je ne m'attarderai pas sur l'itinéraire, plutôt banal. Paysage de forêts parsemées de quelques lacs. Mais le temps est parfait pour rouler. C'est dimanche, je commence à ressentir le flot des bostoniens qui rentrent de week-end.

Dimanche, jour du base-ball
Compétition inter-universitaire. Ici, l'équipe des jaunes.
Harvard

Hébergement chez Marc, un septuagénaire adepte du vélo. Malgré son âge, Marc continue de travailler à mi-temps comme psychologue. Je lui dis mon intention de rester deux jours à Boston, un pour visiter la ville et un autre pour aller à Salem. Je ne resterai qu'une nuit et je chercherai un autre hébergement.
- Mais non, aucun problème, tu restes ici aussi longtemps que tu le souhaites. Tiens voilà la clé de la maison.

Marc parle un peu français et tient à s'exprimer avec moi dans la langue de Molière. Une rareté. Pour le repas, c'est à l'américaine. Le frigo est géant, mais plutôt vide. En fait, on va manger dans un supermarché juste à côté qui fait restauration. Tu prends ce que tu veux dans une multitude de plats préparés et tu manges sur place, tout ça pour pas cher du tout. C'est bien pour moi, ça me permet de manger des légumes.

 

Lundi 10 juin 2019

Boston

Visite de la ville, à vélo bien sûr.

Pour découvrir le vieux Boston,
suivre la ligne rouge

Mardi 11 juin 2019

Boston - Salem - Boston

Je ne pouvais pas séjourner à Boston sans faire un tour dans la ville des sorcières. 

Elle se trouve à une cinquantaine de kilomètres et un itinéraire cyclable y conduit, en partie sur piste réservée aux vélos.
Quelques jolies rues, mais le patelin est un peu tristounet

Dernière soirée avec Marc dans un pub de Boston. Musique et bière locale, assiette un tantinet roborative. On est en Amérique... Mais je mets un point d'honneur à ne pas manger de hamburger. Un défi que je me suis lancé depuis dix ans que je viens régulièrement ici.

 

Mercredi 12 juin 2019

Boston - Bangor - Houlton

Bangor, pas le meilleur plan... Mais pour ce voyage, pas besoin de mettre le vélo dans un carton. Ouf !

Après plusieurs heures de bus, voici Bangor, une ville du Maine que j'avais choisie comme point de départ pour la suite de mon parcours, un peu par hasard. Ca me semblait un bon plan, d'autant que j'avais un hébergement Warmshowers.

Mais une fois déposé dans la ville à 14h -enfin à trois ou quatre kilomètres, la gare routière n'est pas en ville !- je constate que le patelin est plutôt glauque. Le centre ville est squatté par une faune douteuse, et le reste n'est qu'un assemblage de pâtés de maisons sans charme. Pas motivé pour passer le reste de la journée ici.

Finalement, j'annule mon chez mon hébergeur et repars à la gare routière, il y a un bus pour Houlton en fin d'après midi. Seul hic, il arrive à la tombée de la nuit et je n'ai d'autre choix que de dormir à l'hôtel le plus proche de la gare routière, trop loin du centre ville elle aussi (!), mais à 120$ la nuit !...

Jeudi 13 juin 2019

Houlton - Florenceville

Houlton est à deux pas de la frontière canadienne, mais par... l'autoroute.  

Heureusement l'ami Google et open Cycle map sont d'accord, il existe une alternative à une dizaine de kilomètres au nord, une toute petite route avec un poste frontière.


On peut aussi entrer par la jungle au Canada
La petite route finit carrément en piste de terre et le poste frontière canadien n'est qu'une simple cahute en bois en pleine forêt. En sort un fonctionnaire en uniforme, un peu étonné de me voir là. Ca ne se bouscule pas à son poste, et encore moins à vélo. C'est un jeune gars sympathique et francophone, ce qui me le rend encore plus sympathique. Après les questions d'usage du genre :
- Transportez-vous des armes ?
- Non, ce serait trop lourd à porter...

Avec ses bêtes féroces
...le fonctionnaire accélère la procédure. L'endroit héberge des escadrons de moustiques qui se passent le mot et arrivent en force au fil de l'entretien. Vite, un coup de tampon sur le passeport et hop, sur le vélo. Quand tu roules, les bébêtes ne peuvent pas te suivre. Le policier retourne en trombe dans sa cahute.

Je rejoins le fleuve Saint John que je vais suivre pendant trois jours, sur piste cyclable la plupart du temps, une ancienne voie ferrée.
Hébergement Airbnb, dans une vraie ferme canadienne, à quelques kilomètres (les plus durs) de Florenceville.

Hartland et son célèbre pont
En suivant le fleuve St John
Pont de Florenceville, un petit air de route de Madison

Vendredi 14 juin 2019

Florenceville - Saint Léonard

En suivant l'ancienne voie ferrée
Aire de repos

Crevaison à haut risque

Première crevaison depuis le départ, un peu étonnant sur cette piste plutôt lisse et en bon état, mais bon... Le temps de sortir la roue, et le cauchemar commence. C'est la ruée sur le bonhomme ! Des nuées de moustiques, plus audacieux les uns que les autres, qui te rentrent dans le nez, la bouche, les oreilles, les yeux... Une idée de l'enfer.

Cycliste, trace ton chemin et surtout, ne t'arrête jamais en pleine forêt dans le New Brunswick. Le problème, c'est que le New Brunswick, c'est au moins 95% de forêt. Même les joggeurs ne peuvent pas la fréquenter, il faut la vitesse d'un vélo pour échapper à la meute.

Juste le temps de réparer avant de devenir dingue. Faudrait pas que ça se reproduise.  En résumé : si tu dépasses une minute d'arrêt pour quelque motif que ce soit, t'es foutu !
Grand Falls
Le pays des patates, et des frites
Sinon, le paysage est plutôt banal. Forêt, marécages, forêt et... forêt. Le fleuve Saint John, on ne le voit pas tellement et rien ne ressemble plus à une portion de vallée qu'une autre portion de vallée. En fait, j'ai toujours hâte d'arriver dans une ville.

Hébergement dans un petit hôtel de Saint Léonard. Simple, propret et moins cher. On est au Canada, les prix sont plus doux. En plus, ici, on est passé en zone francophone, le Québec se rapproche.

 

Samedi 15 juin 2019

Saint Léonard - Temiscouata

Toujours le long du fleuve Saint John, que je vais quitter à Edmunston pour suivre la rivière Madawaska jusqu'à l'embouchure du Saint Laurent.
Le pays des ours

Encore deux autres crevaisons aujourd'hui, dans les mêmes conditions que la première. En pleine forêt, forcément. Je suis un peu boutonneux de partout. Et dire que j'ai vu des pubs en France pour des vacances au Nouveau Brunswick !
Faire pipi dehors, c'est risqué !

Hébergement Airbnb à Témiscouata, au bord du lac. Seul dans le grand dortoir d'un ancien fort reconstitué pour les touristes. Le site n'est pas encore ouvert aux visiteurs, j'ai tout le fort pour moi. Un de mes hébergements les plus étonnants. Je pense aux soldats qui vivaient là, encerclés par les moustiques et l'ennui.


J'ai pris le temps d'inspecter mon pneu. J'ai fini par y trouver un petit morceau de métal que je ne pouvais pas voir à cause de mes assaillants. Je devrais pouvoir continuer sans risque.

Dimanche 16 juin 2019

Temiscouata - Rivière du Loup

Depuis hier, le vent s'est levé et je dois souvent l'affronter, plutôt de côté, mais c'est assez énergivore.

Hébergement à l'auberge de jeunesse de Rivière du Loup. Je découvre le Saint Laurent et son estuaire.
Arrêt obligatoire
La jungle, je vous dis !
Pourquoi s'exile-t-on au Canada ?
Rivière du Loup

Lundi 17 juin 2019

Rivière du Loup - Saint Jean Port Joli

Vent de face durant tout le trajet. En préparant mon itinéraire, j'avais un peu négligé cet aspect. Je constate que les vents dominants descendent le Saint Laurent, et moi, je le remonte ! J'atteins péniblement les 12 km/h sur le plat, et encore !

J'y laisse mon plein d'énergie, et aussi de moral quand je vois les nombreux autres cyclo-randos qui ont eu la bonne idée de faire le parcours dans l'autre sens. En plus, c'est toujours dans les endroits les plus démoralisants, genre ligne droite avec plein de bagnoles, qu'il souffle le plus fort.



L'itinéraire, sur route, fait d'agréables détours par de jolis hameaux décorés de résidences d'été, paefois centenaires, et pleines de charme. Mais il faut souvent affronter des tronçons routiers plutôt fréquentés et laborieux. Un cycliste de passage m'accompagne sur plusieurs kilomètres et me protège du vent, c'est toujours ça de gagné.

J'arrive bien crevé à Saint Jean Port Joli, dans la ferme bio de Luc, mon hébergeur. Luc est d'origine suisse. Sa ferme, toute en bois, est une des plus anciennes de la région. Intérieur rustique mais authentique. Après avoir revendu sa ferme conventionnelle, il s'est reconverti dans le bio. Il m'offre une visite commentée de son jardin expérimental. Comment faire pousser des cultures, sans produits chimiques, en respectant les équilibres et interactions entre les différentes plantes. Moi qui suis une bille en botanique, j'ai été enchanté par cette visite.

Soirée à bavarder au pub du village. Je n'ai pas volé ma bière locale.

 

Mardi 18 juin 2019

St Jean - Montmagny

Etape raccourcie aujourd'hui. Le vent n'a pas faibli et j'ai décidé d'arrêter plus tôt que prévu, à Montmagny. Tant pis, ce sera le motel, mais au moins je pourrai me reposer une demi-journée.

Finalement l'estuaire du Saint Laurent, c'est mignon. Mais objectivement, ça ne vaut pas celui de la Gironde...



Mercredi 19 juin 2019

Montmagny - Québec

Peut-être la partie la plus chouette de l'estuaire, même s'il faut là aussi se taper des tronçons routiers sans intérêt. 

Les villages qui s'égrainent avant d'arriver à Québec rivalisent de charme par l'achitecture de leurs maisons. L'arrivée sur Québec est en belle piste cyclable toute neuve, et seulement pour les vélos. Le temps est gris, le vent plus faible, et j'échappe à la pluie.

Belle arrivée à Québec
Québec

Alexie, ma jeune hébergeuse, travaille comme officier de navigation sur un bateau de sauvetage en mer, entre la baie du Saint Laurent et la côte du Groenland. Elle me raconte la vie à bord pendant les deux soirées qu'on va passer au pub autour d'une bonne bière. Pas évident d'être une jeune femme commandante dans ce milieu plutôt masculin. Passionnée, et passionnant.

 

Jeudi 20 juin 2019

Québec

La ville est très différente des autres villes d'Amérique du Nord. On y trouve des petits coins d'Europe. 

C'est forcément une destination très touristique. Journée très pluvieuse, j'ai bien fait de faire une pause vélo ici.

Vendredi 21 juin 2019

Québec - Montréal

Trop long à faire à vélo, je suis attendu à Montréal pour les fêtes du Québec. Ce sera donc en bus. 

Matinée ensoleillée pour aller voir les chutes de Montmorency. C'est à portée de vélo, et sur piste cyclable.

Samedi 22, dimanche 23 juin 2018

Montréal

L'occasion pour moi de redécouvrir la ville que j'avais vue il y a deux ans, mais en coup de vent. Cette fois-ci c'est en compagnie de Claire, mon hébergeuse, que je retrouve presque dix ans après son passage en Gironde. 

Au menu de ces deux journées : balade autour de la ville, avec son club de "jeunes filles", petite visite familiale, concert de rue... C'est jours de fête au Québec.


Lundi 24 juin 2019

Montréal - Terrasse Vaudreuil

Je quitte Montréal et ses fêtes. Objectif : me rapprocher le plus possible de Toronto. Il reste une semaine pour y parvenir. 

Claire m'accompagne un long moment, tout au bout de la ville. Itinéraire tout vélo, très fréquenté en cette belle journée de congès.
Au Canada, il y a deux saisons : l'hiver et la saison des travaux

Hébergement chez Jean Luc et Marjolaine, des cyclo-rando qui ont parcouru l'Europe (entre autres). Ils ont une superbe maison au bord du lac, c'est le grand luxe. Mais le changement climatique fait des ravages et le lac déborde souvent, inondant la maison.

 

Mardi 25 juin 2019

Terrasse Vaudreuil - Cornwall

La météo avait annoncé la couleur : grosse pluie le matin, ensoleillé l'après-midi. Tant pis, je pars quand-même ce matin car l'étape est longue. Je me sècherai en roulant l'après-midi. 

Je réserve un logement Airbnb à petit prix à Cornwall. Je reçois un message me donnant l'adresse et le digicode, un numéro facile à retenir du genre 123456.

Erreur fatale
D'habitude, j'emmène toujours avec moi un vieux portable de secours, on ne sait jamais. 
Mais là, juste au moment de partir pour mon périple, impossible de mettre la main dessus. Je suis donc parti avec mon seul portable pour viatique : contacts, téléphone, web, cartes, GPS... la totale.
Et ça ne loupe pas. Après une heure de pédalage sous une pluie battante, le portable, mal abrité dans son étui, rend l'âme. Mais mort de mort, ça grésille quand j'essaye de le rallumer. La grosse, mais vraiment très grosse tuile !...

L'adresse et le code étaient faciles à retenir
Heureusement que le parcours, l'adresse et le code d'entrée étaient d'une simplicité enfantine. J'ai pu entrer dans mon logement à Cornwall. Comme je m'y attendais, la maison était vide d'occupant, simplement destinée à accueillir des hôtes, sans même que le propriétaire ait à venir. Et du coup, impossible de le contacter.

Le plein de galères pour terminer
Là il faut que je résume, sinon ça prendrait des pages.
- Se faire prêter un téléphone pour contacter mon fils.
- Acheter un billet de train dans une gare sans agent et en prime le distributeur de billets qui ne prend pas la carte bleue.
- Se voir refuser de mettre le vélo dans le train.
Mais bon, tout a fini par s'arranger, grâce entre autres à une sympathique contrôleuse qui a eu pitié de moi, un canadien qui m'a prêté son portable, une canadienne qui a bien voulu m'acheter un billet de train contre du cash. Je suis rentré à Hamilton avec cinq jours d'avance.

Pour conclure
Cette partie de l'Amérique du Nord commence à faire des efforts pour le vélo, mais c'est au coup par coup, on passe souvent d'un extrème à l'autre (du tout vélo au tout bagnole). Le Canada est quand même en avance sur les USA.
Les distances sont énormes, les paysages pas très variés. Faut aimer pédaler et... révasser.
Le flot des bagnoles dans le dos, c'est stressant, même si les conducteurs sont très respectueux.
L'accueil chez l'habitant : ça c'est le top, ce que j'ai le plus apprécié en fin de compte. On te reçoit à l'américaine. Tu fais comme chez toi. Un exemple amusant pour un français : à table, l'invité n'est pas servi en premier. On se sert comme on veut. Ca j'ai du mal à faire...


PS
J'ai bien sûr retrouvé mon vieux portable dès mon retour.